J'y vais demain
Et encore le lend'main
Pourtant je pleure et pleure.
Chaque fois est un supplice
Mais sa jolie tête quand il m'voit
Entrer de nouveau sous son toît,
Ses yeux pleins de malice
même s'il oublie que je suis là
Et qu'il s'endort, comme ça...
Et se réveille abasourdi
A côté, je suis encore là,
sur le canapé du salon.
Il m'appelle tout démuni :
"Elle est partie Cathy ?"
"Non, près de toi, papa".
"Pardon, quel con" !
Il rit.
Je ris.
"Papa, il faut manger, c'est l'heure"
"Papy Louis", répète la nounou.
Qui parle sur un ton très doux.
Elle insiste pour le sortir
De son fauteuil de martyre.
Il s'y oppose farouchement,
Il est tellement bien dedans.
Je caresse sa main
Toute décharnée
Et son visage, très émacié.
Il me regarde hagard, et se plaint :
"Foutez-moi donc la paix, j'ai dit
Que je n'avais pas faim !"
"J'ai soif, j'ai soif, mon verre"
La nounou lui tend puis le reprend.
Sinon, il le renverse par terre,
Sinon, il n'a plus faim.
Puis il se rendort
Au trois quart mort.
Je sors,
Dehors.
Fumer une clop plein de nicotine
Je suis trop sa copine
J'ai envie de mourir aussi
Tout de suite et ici.