Ca merde à mort chez papa

Les nounous blacks (oui, BLACKS) ne veulent plus me passer mon père au tel.

Or j'ai été malade, la coqueluche, je crois, j'ai moins mangé et j'ai maigri.
La toux quinteuse et émétisante m'a mise KO.
Un mois de chianlit et comme j'étais déjà pas grosse !

Un mois à me remettre, au lit.
Je suis tombée dans les escaliers trois fois, des plaies ouvertes aux jambes, un handicap terrible.

Mais je suis guérie, c'était bien la coqueluche (il y a un cas dans
l'école d'ingénieur de Simon). Je ne cavale pas encore, mais je ne me
cogne plus contre les meubles.

Alors j'envisage de revisiter mon père, d'autant que mon motard de
fiancé s'est offert une petite Polo, vachement plus confortable que la
moto.

Sa Kawa mille, je ne pouvais plus l'escalader, alors il nous a acheté
une tite Polo, grise métallisée, rutilante, nickel clean et on s'est
fait Deauville avec.

Il a reservé deux nuitéees et trois jours dans le repère des nantis : Deauville, Honfleur, les planches et le casino.

Il y a joué mais n'y a rien gagné. (Normal, puisqu'il n'est pas cocu, je l'aime et lui reste fidèle).

Superbe Hôtel, "Antares", trois étoiles à Honfleur.

De la bonne bouffe, des bistrots à moules marinières, des soles meunières, vue sur la mer.
Et une superbe chambre de trente mètre carrés et tout confort, et petit
dej somptueux et son amour et ses bras doux, sitôt le matin...
Sa bouche, sa bite, ses reins.

Il conduit bien.

Sa bagnole et nos lendemains.

Il n'y aurait pas l'agonie de mon père...
J'irais tres bien.

(Et le ravalement de mon immeuble, un boucan, un boucan !
La poussière, les gravas, les marteau-piqueurs : ils ont construit
trois étages d'échaffaudage, sur toutes les parois, alors on les voit
passer de fenêtre en fenêtre (les ouvriers du bâtiments).
On dirait Fantomas ! "Killer on the top again"
Une idée gore, américaine.
Ca déboule par la droite sur l'étage inférieur de l'échaffaudage, ça surprend.
Tandis que sitôt à gauche, sur l'étage supérieur, tu vois des pieds,
des semelles, qui foulent avec désinvolture, en criant des mots que tu
comprends pas, vu que c'est de l'arabe.
Un dialecte de l'Orient...


Il n'y aurait pas l'agonie de mon père
Il n'y aurait pas le ravalement

Je serais la plus satisfaite des êtres humaines

Un amoureux splendide, beau à tomber par terre, doué au plumard et attentif à tout.

Mais il y a ce bruit, innommable, les pic verts qui ravalent,
Et il y a les blackos de mon père, mal élevées
Et j'avale.
(De travers)

Ma salive et leurs boniments :
"Là je lui lave les fesses, rappelez plus tard"
"Là je le sers à table, rappelez plus tard"
"Là il est fatigué, et je le couche, rappelez demain"
"Là il a chié sur sa couche...
Et la Blackos de me raccrocher au nez.

Saleté d'histoire
Mon père veut me voir
Je veux le voir
Mais...

Mais dans l'autre sens.

Je ne peux plus voir mon père à cause d'elles
Elles me raccrochent au nez

Je ne peux plus parler à mon père

Il faut maintenant y aller en force

J'ai les clefs
(Mon frangins me les a fournies)

Et là, on va y aller

Mon super jules et moi

Tant que je peux encore marcher

C'est quoi ces blacks de merde

Quitte à me foutre à dos la grande confrérerie des blacks

Je pense que mon père est séquestré

Qu'il y a des noires malfaisantes

Qui ne veulent pas son bien.

Qui bloquent les portes
Qui s'installent comme chez elles dans le seizième arrt

Et qui vire la famille

Pour s'octroyer l'espace

Un vieillard
Pas du boulot
Facile

Elles voudraient son bien, ces rasta
Elles ouvriraient la porte
Elles répondraient au téléphone.

Moi, j'ai pigé maintenant
Elles abusent d'un certain confort
Elles exploitent un pauvre homme

Grabataire

Faut les faire taire

J'y retourne sitôt en forme
Ca va aller très vite
Les conasses, j'évite.

Non, j'évite pas
Je base.