On fait mine de s’étonner, à la lecture des déclarations dans la presse de journalistes travaillant sur l’émission de M6, Pékin Express, que la télévision est avant tout affaire de spectacle. Le fait que cette jamboree scout, qui voit s’affronter, au fil des kilomètres, des concurrents traversant des pays à bout de souffle et sans un sou en poche, soit une fumisterie est certes dommage, mais pas vraiment surprenant.
On savait de longue date que la télé-réalité et ses avatars n’étaient qu’une vaste escroquerie, avec ses casting travaillés, ses participants tenus par des contrats léonins, ses bidonnages à répétition…Une télévision où l’audience et le marketing sont roi. Alors, que l’on découvre que certains des concurrents de ce programme aient bénéficié, en douce, sur leur parcours, d’un coup de pouce ( sous la forme d’une taxi discrètement payé )afin de les faire avancer un peu plus vite dans le jeu, n’a rien de très original. L’embarras est en tous les cas général à M6 où le PDG de la chaîne, Nicolas de Tavernost, est allé souffler dans les bronches de ses équipes. Et pourtant, il devait bien se douter qu’un tel programme ne se bâtit pas sans ficelles et combines…
Voilà quelques semaines, on apprenait que des jeunes participants à une émission de télé-réalité, diffusée sur TF1, s’étaient retournés vers la chaîne en exigeant un cachet pour leur participation à ce programme quasi scénarisé. Plus avant, c’est Jean-Luc Delarue que l’on brocardait pour avoir signé un contrat à l’un des participants de son émission, Ca se discute. Toutes ces pratiques sont connues et courantes. Acculées, les chaînes n’ont pas d’autres choix que d’y recourir, afin de conserver des parts d’audience qui s‘étiolent au fil des mois. Cela donne une piètre image d’un métier qui s’avilie au fil de pratiques qui rejoignent celles en vogue, depuis des lustres, en Italie ou aux Etats-Unis où l’audience justifie tout.
(source : l'Express.fr)