SI TU AVAIS VOULU
Une nuit, cette nuit, si tu l’avais voulu
J’aurais garé ma mobylette dans ta rue
Et doucement monté l’escalier de service
Pour surprendre tes rêves, et tu aurais ouvert
Ta porte à ma folie, et je t’aurais offert
Mon corps nu sous la jupe et le feu de mes cuisses.
Je t’aurais apporté, mêlé à mes cheveux
Le parfum capiteux des amours improvistes
Sans un mot, sans un bruit, j’aurais voulu que glisse
Ta main sous ma chemise et au fond de tes yeux
J’aurais voulu voir naître un désir impérieux.
Puis tu aurais posé mon corps sur notre lit
Et malgré l’impatience de tes doigts agiles
Tu l’aurais lentement dévêtu, et, docile,
J’aurais fermé les yeux de me sentir ainsi
Toute entière exposée aux feux de ton regard.
Et ton souffle s’affole et ta langue s’égare
Au fin fond de ma bouche et l’eau que tu me donnes
Liquéfie mes soupirs, tandis que tes doigts fouillent
Mon sexe humide et chaud qui jouit et s’abandonne
Et la fièvre qui monte attise ton ardeur
Tes gestes sont plus fous, et je hurle et je pleure
Alors que tu deviens le maître de chacun
Des mystères du ventre que tu prends enfin.